AQUIND Limited et le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), qui est un Service à Compétence Nationale du ministère français de la Culture, ont établi une convention en application du Code du Patrimoine pour la réalisation de l’évaluation archéologique sous-marine de la partie française du projet d’interconnexion AQUIND.

Selon les termes de cet accord, le DRASSM procèdera à une analyse des données géophysiques fournies par AQUIND afin de détecter d’éventuelles anomalies archéologiques et pourra programmer, à l’issue, des investigations non-intrusives sur site.

La campagne d’investigation devrait se dérouler à l’été 2019 dans la Manche. Le DRASSM se propose de mobiliser à cette occasion son navire de recherche spécialisé l’André Malraux. Ce navire mettra en œuvre des systèmes de détection électronique, des plongeurs et des robots sous-marins filoguidés (ROV) en vue d’évaluer les vestiges d’intérêt archéologique potentiel localisés le long du projet d’interconnexion AQUIND. Les autorités et les usagers de la mer concernés seront préalablement informés.

Les données collectées durant cette opération permettront au ministère français de la Culture de renforcer ses connaissances de la zone et d’assurer la mise à jour de sa base de données des sites d’intérêt archéologique. Les emplacements des artéfacts seront dûment catalogués et archivés par le DRASSM conformément aux règlementations en vigueur en France.

Sous réserve des résultats de cette évaluation archéologique, le DRASSM délivrera à AQUIND une autorisation, qui s’inscrit au nombre des avis requis dans le cadre de l’instruction des demandes d’autorisation pour la réalisation des travaux de construction du projet en France.

Note aux rédactions :

L’interconnexion AQUIND est une nouvelle liaison sous-marine et souterraine de transport d’électricité en courant continu à haute tension entre la côte sud de l’Angleterre et la Normandie, en France. Avec une capacité de 2 000 MW, l’interconnexion AQUIND améliorera la sécurité d’approvisionnement, favorisera une plus grande intégration des énergies renouvelables et rendra les réseaux nationaux plus robustes en leur fournissant des services auxiliaires essentiels. Le projet est entièrement indépendant et se développe sans aucune subvention publique.

Le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM) est un service à compétence nationale dont la base est établie à Marseille.

Dans le cadre de l’application du code du Patrimoine, le DRASSM est chargé de mettre en œuvre, en métropole comme en outre-mer, la législation relative aux biens culturels maritimes, en liaison avec les administrations participant à l’action de l’État en mer (AEM). À ce titre, il inventorie, étudie, protège, conserve et met en valeur le patrimoine archéologique immergé de l’ensemble des eaux marines sous juridiction française, assure une mission de conseil et de contrôle scientifique et technique sur les chantiers archéologiques sous-marins, gère les collections d’objets archéologiques issues du domaine public maritime et organise leur mise en dépôt auprès des musées.

Riche d’une expérience de plusieurs décennies dans l’exercice de la discipline, le DRASSM est régulièrement sollicité pour réaliser des expertises à l’étranger (Brunei, Égypte, Gabon, Libye, Malte, Madagascar, Pakistan, Philippines, îles Salomon, États-Unis…).

Le DRASSM expose chaque année son bilan d’activités devant le Conseil national de la recherche archéologique (CNRA), dans le cadre de la commission des opérations sous-marines.